lundi 9 août 2021

Vaccins, la réponse de la nature et de l’Histoire…

 


Depuis maintenant des semaines, voire des mois, le débat autour du vaccin et de l’obligation vaccinale s’hystérise, de la mise en scène de décès, aux médecins qui se font menacer ou insulter1 et pire encore2 ! L’argumentation déployée témoigne, elle aussi, d’une volonté aveugle d’argumenter coûte que coûte pour son camp (biais de confirmation) plutôt que d’une réflexion qui nous permettrait d’y voir clair. Pourtant l’Histoire ne cesse de nous enseigner qu’aucun raisonnement, aucune argumentation, aucun militantisme ne peut s’affranchir des lois naturelles qui régissent la nature des choses. On compose avec elles, on ne transige pas. Alors pourquoi ne pas commencer par considérer l’incontournable avant de développer une théorie ou même un avis.

L’attaque d’une espèce, dite évoluée, par un virus, est un phénomène récurrent dans l’histoire de la vie et de l’humanité en particulier. Et il n’y a jamais eu que deux issues possibles :
- Soit l’espèce attaquée est incapable de développer des anticorps et l’espèce disparaît. C’est le virus qui a « gagné »...
- Soit, tout ou partie de l’espèce développe des anticorps. Ceux qui y parviennent créent une immunité collective qui rend impuissant le virus à se propager et détruire l’espèce. Suivant la virulence du virus, une partie de ceux qui n’y parviennent pas meurent, mais l’espèce survit. Dans ce cas, c’est l’espèce qui « gagne »…

S’il y a aujourd’hui des êtres humains sur terre c’est que toutes les générations qui ont conduit à l’homo sapiens et qui n'étaient pas confinées naturellement, ont su fabriquer cette immunité collective face aux différents virus qui l’ont attaqué...
La nature et l’histoire nous enseignent que :

La seule issue connue à une pandémie est l’immunité collective


L’époque moderne a néanmoins apporté 3 choses qui font évoluer la donne :

1) Une forte densité de population et des moyens de transport performants. Par le passé on pouvait restreindre une épidémie à une région du globe. Aujourd’hui quand un virus est identifié quelque part, il est déjà présent presque partout ailleurs. Ses capacités de propagation et de développer des variants sont boostées par notre mode de vie. Le Covid-19 illustre bien le phénomène

2) De nouvelles médications et parfois la connaissance de règles d’hygiène de vie qui permettent de lutter contre les effets du virus. Il ne s’agit souvent que de combattre les symptômes de la maladie (ce qui peut être suffisant quand la maladie n’est pas mortelle…). Les antiviraux constituent une technique difficile dans la mesure elle diffère pour chaque virus. Et aucune de ces médications n’est sans effet secondaire. La pandémie actuelle a remis en avant ces techniques, mais en a aussi montré les limites, que l’exemple malheureux de l’hydroxychloroquine illustre bien.

3) Les vaccins. Depuis Pasteur, on sait que plutôt que de bourrer un malade de médicaments plus ou moins efficaces et plein d’effets secondaires, on peut stimuler les défenses naturelles de l’organisme et ainsi provoquer son immunité par un vaccin. Le vaccin reste, comme le médicament un corps étranger et comme le médicament n’est pas dénué d’effets secondaires, et comme le médicament son efficacité n’est pas totale (à peine 50 % pour le choléra ou la leptospirose, 60 % en moyenne pour la grippe, 85 % pour la polio, et environ 95 % pour le Covid-193). Le tout variable suivant les individus.

Mais le confinement total étant illusoire, il reste un invariant malgré ces nouvelles donnes :

Seule l’immunité collective met fin aux attaques d’un virus.


Donc, un état confronté à une pandémie telle que le Covid-19 se doit de choisir entre :

- La vaccination générale (quand on dispose du vaccin !), qui suppose d’investir dans des moyens exceptionnels, de gérer les immanquables effets secondaires, de communiquer efficacement (!) ou utiliser la coercition, de faire face au pouvoir ou a l’enrichissement abusif des labos et aux dérives que peuvent entraîner les contrôles qui deviennent nécessaires.

- Laisser faire l’immunité naturelle (méthode Bolsonaro). Le problème avec cette méthode c’est que le nombre de victimes explose (comme aux Brésil) et que chez nous, personne ne veut assumer cette surmortalité, ni les gouvernements (on les voit mal dire : on a les moyens de vacciner mais on laisse faire) ni les opposants au vaccin… Pour endiguer le flux exceptionnel de malades graves et la surcharge fatale des hôpitaux, les gouvernements n’ont alors d’autre moyen que le confinement. Mais le confinement n’améliore pas l’immunité collective et ne diminue en rien sa nécessité, il ne fait que la retarder. Non seulement il a de graves conséquences économiques et sociales, mais en rallongeant le processus d’immunité, et donc la vie du virus, il permet l’apparition de plus de variants.

La semi-vaccination cumule les inconvénients des deux méthodes sans assurer l’immunité collective.

Si les décisions gouvernementales peuvent avoir un effet notable sur le nombre de victimes au final, il n’en reste pas moins que :

Seule l’immunité collective met fin à une pandémie virale.


Les partisans des deux camps évoquent avec justesse les arguments ci-dessus (et aussi parfois d’autres un peu moins légitimes). Et de leurs points de vue chaque camp à évidemment raison :

- Si on considère qu’on ne se vaccine que pour assurer sa protection personnelle. Alors il s’agit d’un choix personnel qui prend en compte ses propres facteurs de risques, ses positions idéologiques, ses propres valeurs et ses phobies, les effets secondaires possibles (aucun vaccin n’est sans effets secondaires), les limites de la vaccination en termes de protection (aucun vaccin n’est efficace à 100 %), l’importance qu’on attache à être plus ou moins contaminant (dans le cas du covid, on l’est 9 fois moins quand on est vacciné, mais on le reste) par rapport à son entourage… C’est alors évidemment un choix personnel et l’obligation vaccinale, même déguisée n’a pas de fondement.

- Si on considère qu’on se vaccine pour assurer le plus rapidement possible la nécessaire immunité collective de l’humanité et pour minimiser au maximum le nombre de victimes, alors l’obligation vaccinale devient une évidence. Il serait injuste et amoral qu’une partie de l’humanité se dispense de l’effort collectif, en attendant de profiter de ses bénéfices… (ou pire : j’invoque ma liberté individuelle pour ne pas me faire vacciner, et une fois que les autres ont assuré l’immunité collective et ma sécurité, j’affiche mon mépris pour ces froussards soumis au pouvoir…)

La vraie question n’est donc pas : « faut-il être pro ou anti vaccin ? » puisque la réponse – évidente dans les deux cas - dépend uniquement du point de vue d’où on pose la question. Les deux camps seraient donc irréconciliables.

Mais le vrai choix est celui de la façon dont on se positionne dans la société :

« Faut-il raisonner de façon individuelle ou collective et solidaire. ? »

Là encore chacun peu choisir de se positionner comme il l’entend. Mais cette question en implique une autre :

« le monde qui vient peut-il se passer d’être solidaire ? »

Il semble pourtant que la nature, à travers l’enchaînement de catastrophes naturelles4 auxquelles on assiste, nous hurle la réponse.

La situation actuelle donne raison aux prédictions les plus pessimistes faites il y a des années par des spécialistes dont on se moquait, qu’on disait alarmistes, et qui nous enjoignaient de changer notre mode de vie individualiste obnubilé par notre confort, notre croissance, notre sécurité personnelle, nos profits particuliers et oublieux de l’intérêt collectif. Et le message est clair :

Le XXIe siècle devra devenir solidaire, ou il risque fort de mal se terminer

 

D’une façon ou d’une autre nous sortirons de la crises du Covid, et nous savons que l’humanité y survivra puisque la majeure partie sait fabriquer des anticorps. Même si nous n’en connaissons pas encore le bilan, qui dépendra de nos choix.

Mais à relativement cour terme, nous devrons avoir le courage de penser collectif et en accepter les contraintes. Nous savons maintenant que penser individuel est sans issue.

Le regard que porterons sur nous les générations futures dépendra du nombre d’erreurs que nous ferons avant de le comprendre.




1     https://www.ouest-france.fr/sante/vaccin/traite-de-nazi-apres-la-publication-d-une-video-pro-vaccin-un-medecin-depose-plainte-2f3f7066-edee-11eb-aea8-186d7d8ec172

https://www.leparisien.fr/societe/une-balle-dans-la-tete-ces-medecins-insultes-et-menaces-par-des-anti-vaccins-12-12-2020-8413906.php

2     https://www.amif.com/medecine/france-invasion-medecin-juif-histoire-antisemitisme-medical

3     Les laboratoires annonçaient au lancement des 3 premiers produits 95 %, 94 % et 91 %. Les résultats cliniques semblent meilleurs et font même apparaître pour certains une efficacité quasi totale contre les formes graves.

4     Incendies, inondations, bulles chaudes, désertifications, disparitions d’espèces...

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