lundi 14 août 2017

Ecologie, démagogie et arnaque



Je suis de la génération qui a vu naître une force politique se revendiquant de l'écologie, puis un parti hétéroclite au nom imprononçable et se revendiquant toujours écologiste se noyer dans une guerre d'égos.


En prétendant s'approprier un thème aussi général que l'écologie, et en faire un parti, les "Verts" se sont efforcés de l'intégrer à un programme et donc de faire des compromissions avec les autres thèmes qu'aborde la politique. Sauf qu'ils n'ont évidemment jamais su se mettre d'accord sur les compromissions à faire et sur qui récolterait la gloriole d'être tête d'affiche.



L'écologie n'est pas une option, et encore moins un parti, elle est d'abord une compétence.



L'automobile est un révélateur étonnant de ce que les "écolos" en s'inscrivant dans la course à l'échalote, ont oublié cet aspect fondamental. Il est clair que le déplacement de deux tonnes de métal pour aller chercher son pain à la boulangerie, ou celui de milliers de ces carcasses sur la même autoroute en même temps, pour aller au même endroit, relèvent d'une incongruité et que notre vision et l'usage que nous avons de nos maîtresses à 4 roues est condamné à terme.



Mais le traitement que ces politiciens "Verts", réservent à l'automobile tient plus de du fantasme démagogique que du souci d'efficacité.



L'automobile est omniprésente dans le discours écolo, et clairement désignée à la vindicte populaire comme l'ennemi. Certes nos véhicules polluent et il est normal de s'en préoccuper, mais cette focalisation disproportionnée laisse ignorer que ce transport automobile pollue beaucoup moins que l'industrie, la production énergétique, le transport maritime où l'élevage industriel… Ce dernier est d'autant plus préoccupant qu'il contribue à épuiser nos réserves en eau, et qu'il consomme à lui seul plus d'aliment qu'il n'en faudrait pour en terminer avec la faim dans le monde… !

Mais l'ennemi des "Verts", c'est l'automobile.



Autre aberration de la relation écologie politique et automobile, c'est la promotion irraisonnée de la voiture électrique, comme si l'électricité utilisée par ces voitures était forcément propre. Elle est pourtant bien produite quelque part, transformée en haute tension, transportée, retransformée en courant basse tension, convertie en courant continu, chargé dans une batterie puis soutirée de celle-ci pour animer le véhicule, chaque étape avec perte de rendement. Autrement dit, il faut produire 3kw/h dans une centrale électrique pour en disposer d'un aux roues de la voiture. 
En France où on peine à compenser l'augmentation de la consommation énergétique par une production d'énergie durable, l'énergie consommée par ces voitures et d'origine nucléaire, et l'augmentation du parc de voitures électriques suppose celui du parc nucléaire où au moins son maintien… Ecolo ?

Avec sa conscience écologique très opportuniste, Ségolène Royal (qui n'est pas une "Verte", mais bien PS… plus porteur en terme d'ambition personnelle) prétendait promouvoir la voiture électrique, en investissant à fond perdu l'argent de sa région – couvert par des emprunts toxiques - dans des entreprises du secteur qui ont fait faillite depuis. Elle débarquait ostensiblement au conseil des ministres en voiture électrique. C'est la même qui prétendait en 2007 "arrêter le nucléaire parce que celui-ci représentait que 17% de la production électrique…" (il en représentait alors 86% !). Bien sûr, elle n'en a jamais rien fait au cours de ses mandats… tout en se félicitant des résultats ! Elle illustre d'une façon caricaturale ce que démagogie et incompétence peuvent nuire à l'écologie.

Rajoutez à ça que ces véhicules demandent une quantité phénoménale de batteries et que celles-ci demandent toutes des matériaux polluants dont l'extraction minière coûte très cher écologiquement… et la solution "Verte" a du plomb dans l'aile



Toujours dans les mesures à grand spectacles visant l'automobile, il y a la fermeture des voies sur berge de la mairie de Paris. Avec l'alibi écologique, cette action contre ce symbole qu'est l'automobile a obtenu un résultat apparemment flatteur d'une baisse de 25% de la pollution… très localisée sur les berges. Mais la pollution automobile de cette grande citée est essentiellement due aux embouteillages, considérablement augmentés avec cette mesure ! Et globalement il en résulte une augmentation de 5 à 10 % de la pollution dans tout le reste de Paris, et ses environs (notamment les voies d'accès), des maladies respiratoires et des décès qui vont avec (1). Anne Hidalgo (elle aussi PS) est sans conteste la plus grande catastrophe écologique qu'ait connue Paris ces dernières décennies.

Outre la volonté de faire un coup d'éclat sans se soucier des conséquences, ce scandale montre aussi la déconnexion ahurissante des politiques et du monde réel.  L'interdit ne supprime pas les besoins des usagers ! Pour solutionner le problème de la circulation et de la pollution automobile dans les grandes villes, il y a un passage obligé et incontournable :

Proposer une alternative

Mais là il faut des compétences !…



La compétence  de nos politiciens est aussi grandement mise en cause dans le scandale des tricheries aux tests de pollution automobile qui continue d'alimenter les actualités. Nos députés, animés par le désir légitime de combattre la pollution automobile, ont voté comme un seul homme, l'instauration d'un test de pollution. Sauf qu'aucun d'entre n'a pris la peine d'étudier la question et de s'interroger sur la faisabilité ou le réalisme de la mesure. Dans la réalité les variables des moteurs à explosions sont tellement nombreuses (taille, régime nominal, température de fonctionnement, etc…) qu'il est impossible de faire un test qui soit équitable, et impossible de soumettre les voitures à des tests différents pour des raisons d'équité… Devant cette gageure, les ingénieurs ont conçu un test extrêmement restrictif (à tel point qu'il n'est même pas significatif)(2) qui, compte tenu d'innombrables contraintes, doit être fait au labo sous surveillance électronique.

Un seul constructeur à ma connaissance serait capable de répondre réellement aux nouvelles normes.

Il semble que la plupart des constructeurs allemands (producteur de grosses cylindrées) aient choisi de tricher, en détectant la surveillance électronique pour changer momentanément les paramètres de fonctionnement du moteur durant le test…

Les autres ont trouvé une solution légale (mais à peine plus honnête) de régler la voiture pour qu'elle ait des performances acceptables dans le contexte très particulier du test… mais sans contraintes en situation réelle sur le terrain ! Pas certain même que ces réglages particuliers n'aient pas finalement défavorisé le niveau de pollution globale de la voiture en en usage routier…

Le délire actuel est d'abord la conséquence d'un grand n'importe quoi législatif. Pas un de nos députés "écologiste" n'avait creusé la question !



Cette incroyable incompétence des politiciens dans leurs domaines d'interventions et notamment l'écologie, souvent complexe et technique, n'est pas nouvelle. En 1989, nos élus ont rendu obligatoire (après les Allemands, sous la pression d'un parti "Vert" puissant) le pot catalytique.

Peu de gens (et peu d'écolos !) savent ce qu'est un catalyseur. C'est un dispositif, contenant des métaux lourd, qui entraîne naturellement une surconsommation, une augmentation de la production de polluants, et sous certaines conditions (non encrassage, non "brûlage", température de fonctionnement de 400 °C…) transforme les polluants les plus dangereux (monoxyde de carbone, hydrocarbures imbrûlés, oxydes d'azote) en polluants moins dangereux (eau et CO2)

Autrement dit, le type qui prend sa voiture en hiver pour faire quelques kilomètres pour aller au boulot, pollue et consomme plus avec un pot catalytique…  comme celui dont le pot est hors d'usage... Nos voitures polluent indiscutablement moins aujourd'hui qu'il y a 30 ans, mais surtout grâce au progrès acquis dans la maîtrise de la combustion ! On s'interroge encore sur le bilan exact du dit pot… beaucoup moins évident qu'on ne l'affirme (3). 


Il existait dès le départ d'autres options technologiques, mais aussi un fort enjeu commercial… et la politique est aveugle, même peinte en verte !








2- Le test est fait à froid dans une séquence d'accélération type, dans des conditions de température et d'hydrométrie maîtrisées, etc… soit des conditions exceptionnelles, voir inexistantes de l'utilisation réelle d'un véhicule.


3- https://fr.wikipedia.org/wiki/Pot_catalytique