Je suis de la génération qui a vu naître une force politique se revendiquant de l'écologie, puis un parti hétéroclite au nom imprononçable et se revendiquant toujours écologiste se noyer dans une guerre d'égos.
En prétendant s'approprier un thème aussi général que
l'écologie, et en faire un parti, les "Verts" se sont efforcés de
l'intégrer à un programme et donc de faire des compromissions avec les autres
thèmes qu'aborde la politique. Sauf qu'ils n'ont évidemment jamais su se mettre
d'accord sur les compromissions à faire et sur qui récolterait la gloriole
d'être tête d'affiche.
L'écologie n'est pas une option, et encore moins un parti,
elle est d'abord une compétence.
L'automobile est un révélateur étonnant de ce que les
"écolos" en s'inscrivant dans la course à l'échalote, ont oublié cet
aspect fondamental. Il est clair que le déplacement de deux tonnes de métal
pour aller chercher son pain à la boulangerie, ou celui de milliers de ces
carcasses sur la même autoroute en même temps, pour aller au même endroit,
relèvent d'une incongruité et que notre vision et l'usage que nous avons de nos
maîtresses à 4 roues est condamné à terme.
Mais le traitement que ces politiciens "Verts", réservent
à l'automobile tient plus de du fantasme démagogique que du souci d'efficacité.
L'automobile est omniprésente dans le discours écolo, et
clairement désignée à la vindicte populaire comme l'ennemi. Certes nos
véhicules polluent et il est normal de s'en préoccuper, mais cette focalisation
disproportionnée laisse ignorer que ce transport automobile pollue beaucoup
moins que l'industrie, la production énergétique, le transport maritime où
l'élevage industriel… Ce dernier est d'autant plus préoccupant qu'il contribue
à épuiser nos réserves en eau, et qu'il consomme à lui seul plus d'aliment
qu'il n'en faudrait pour en terminer avec la faim dans le monde… !
Mais l'ennemi des "Verts", c'est l'automobile.
Autre aberration de la relation écologie politique et
automobile, c'est la promotion irraisonnée de la voiture électrique, comme si
l'électricité utilisée par ces voitures était forcément propre. Elle est pourtant
bien produite quelque part, transformée en haute tension, transportée,
retransformée en courant basse tension, convertie en courant continu, chargé
dans une batterie puis soutirée de celle-ci pour animer le véhicule, chaque
étape avec perte de rendement. Autrement dit, il faut produire 3kw/h dans une
centrale électrique pour en disposer d'un aux roues de la voiture.
En France où
on peine à compenser l'augmentation de la consommation énergétique par une
production d'énergie durable, l'énergie consommée par ces voitures et d'origine
nucléaire, et l'augmentation du parc de voitures électriques suppose celui du
parc nucléaire où au moins son maintien… Ecolo ?
Avec sa conscience écologique très opportuniste, Ségolène
Royal (qui n'est pas une "Verte", mais bien PS… plus porteur en terme
d'ambition personnelle) prétendait promouvoir la voiture électrique, en investissant à fond
perdu l'argent de sa région – couvert par des emprunts toxiques - dans des
entreprises du secteur qui ont fait faillite depuis. Elle débarquait ostensiblement
au conseil des ministres en voiture électrique. C'est la même qui prétendait en
2007 "arrêter le nucléaire parce que celui-ci représentait que 17% de la
production électrique…" (il en représentait alors 86% !). Bien sûr, elle
n'en a jamais rien fait au cours de ses mandats… tout en se félicitant des
résultats ! Elle illustre d'une façon caricaturale ce que démagogie et
incompétence peuvent nuire à l'écologie.
Rajoutez à ça que ces véhicules demandent une quantité
phénoménale de batteries et que celles-ci demandent toutes des matériaux
polluants dont l'extraction minière coûte très cher écologiquement… et la
solution "Verte" a du plomb dans l'aile
Toujours dans les mesures à grand spectacles visant
l'automobile, il y a la fermeture des voies sur berge de la mairie de Paris. Avec
l'alibi écologique, cette action contre ce symbole qu'est l'automobile a obtenu
un résultat apparemment flatteur d'une baisse de 25% de la pollution… très
localisée sur les berges. Mais la pollution automobile de cette grande citée
est essentiellement due aux embouteillages, considérablement augmentés avec
cette mesure ! Et globalement il en résulte une augmentation de 5 à 10 % de la
pollution dans tout le reste de Paris, et ses environs (notamment les voies
d'accès), des maladies respiratoires et des décès qui vont avec (1). Anne Hidalgo
(elle aussi PS) est sans conteste la plus grande catastrophe écologique qu'ait connue Paris ces
dernières décennies.
Outre la volonté de faire un coup d'éclat sans se soucier
des conséquences, ce scandale montre aussi la
déconnexion ahurissante des politiques et du monde réel. L'interdit ne supprime pas les besoins des
usagers ! Pour solutionner le problème de la circulation et de la pollution automobile dans les
grandes villes, il y a un passage obligé et incontournable :
Proposer une alternative
Mais là il faut des compétences !…
La compétence de nos
politiciens est aussi grandement mise en cause dans le scandale des tricheries
aux tests de pollution automobile qui continue d'alimenter les actualités. Nos
députés, animés par le désir légitime de combattre la pollution automobile, ont
voté comme un seul homme, l'instauration d'un test de pollution. Sauf qu'aucun
d'entre n'a pris la peine d'étudier la question et de s'interroger sur la faisabilité
ou le réalisme de la mesure. Dans la réalité les variables des moteurs à
explosions sont tellement nombreuses (taille, régime nominal, température de
fonctionnement, etc…) qu'il est impossible de faire un test qui soit équitable,
et impossible de soumettre les voitures à des tests différents pour des raisons
d'équité… Devant cette gageure, les ingénieurs ont conçu un test extrêmement
restrictif (à tel point qu'il n'est même pas significatif)(2) qui, compte tenu d'innombrables contraintes, doit être fait au labo sous surveillance électronique.
Un seul constructeur à ma connaissance serait capable de
répondre réellement aux nouvelles normes.
Il semble que la plupart des constructeurs allemands
(producteur de grosses cylindrées) aient choisi de tricher, en détectant la
surveillance électronique pour changer momentanément les paramètres de
fonctionnement du moteur durant le test…
Les autres ont trouvé une solution légale (mais à peine plus
honnête) de régler la voiture pour qu'elle ait des performances acceptables
dans le contexte très particulier du test… mais sans contraintes en situation réelle sur le terrain ! Pas certain même que ces réglages particuliers n'aient pas finalement
défavorisé le niveau de pollution globale de la voiture en en usage routier…
Le délire actuel est d'abord la conséquence d'un grand
n'importe quoi législatif. Pas un de nos députés "écologiste" n'avait
creusé la question !
Cette incroyable incompétence des politiciens dans leurs
domaines d'interventions et notamment l'écologie, souvent complexe et technique,
n'est pas nouvelle. En 1989, nos élus ont rendu obligatoire (après les Allemands,
sous la pression d'un parti "Vert" puissant) le pot catalytique.
Peu de gens (et peu d'écolos !) savent ce qu'est un catalyseur.
C'est un dispositif, contenant des métaux lourd, qui entraîne naturellement une
surconsommation, une augmentation de la production de polluants, et sous
certaines conditions (non encrassage, non "brûlage", température de
fonctionnement de 400 °C…) transforme les polluants les plus dangereux (monoxyde
de carbone, hydrocarbures imbrûlés, oxydes d'azote) en polluants moins
dangereux (eau et CO2)
Autrement dit, le type qui prend sa voiture en hiver pour
faire quelques kilomètres pour aller au boulot, pollue et consomme plus avec un
pot catalytique… comme celui dont le pot est hors d'usage... Nos voitures polluent
indiscutablement moins aujourd'hui qu'il y a 30 ans, mais surtout grâce au progrès acquis dans la maîtrise de la combustion ! On s'interroge encore
sur le bilan exact du dit pot… beaucoup moins évident qu'on ne l'affirme (3).
Il existait dès le départ d'autres options technologiques, mais aussi
un fort enjeu commercial… et la politique est aveugle, même peinte en verte !
2- Le test est fait à froid dans une séquence d'accélération
type, dans des conditions de température et d'hydrométrie maîtrisées, etc… soit
des conditions exceptionnelles, voir inexistantes de l'utilisation réelle d'un
véhicule.
3- https://fr.wikipedia.org/wiki/Pot_catalytique
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