lundi 30 août 2021

Je veux qu’on m’explique…

 

 

On assiste aujourd’hui à un engouement et une forte promotion pour la voiture électrique. Si celle-ci donne bonne conscience à son propriétaire elle soulève pourtant techniquement un certain nombre de questions qui devraient rebuter les (vrais) écologistes !

Je passe sur la controverse1 existante sur l’impact écologique réel (production, extraction et importation de métaux rares, retraitement...) des grandes quantités de batteries nécessaires pour l’électrification du parc automobile. Il n’est évidemment pas négligeable mais ne constitue pas le principal handicap écologique de la voiture électrique !


Il est toujours surprenant d’entendre comment les partisans de ce type de véhicules feignent d’ignorer la source réelle d’énergie.

Dans nos pays où la part des énergies renouvelables (ou propres) est minoritaire et ne permet pas de satisfaire à la consommation de base des habitants, tout le surplus de consommation engendré par électrification du parc automobile, ne peut être produite que par les énergies "traditionnelles".

- En France métropolitaine, un conducteur de voiture électrique roule essentiellement au nucléaire

- En Guadeloupe (ou j’habite), il roule au fuel lourd…

Écolo ?

Mais surtout on ne prend jamais en compte la question du rendement…

Le rendement d’un moteur automobile est connu, et médiocre (42 % pour le diesel et 36 % essence) parfois un peu mieux sur les moteurs les plus modernes. Ce qui signifie que pour disposer d’1 kW aux roues, on est obligé d’en produire 2,5 fois plus (le surplus est dissipé, essentiellement sous forme de chaleur par le radiateur et dans les gaz d’échappement).


Celui d’une centrale électrique aussi : 30 % nucléaire (35 % EPR) et 35 à 40 % pour un groupe thermique2 (qui pollue au fuel lourd… ). Mais pour faire fonctionner votre véhicule il va falloir le transporter avec des pertes dues aux lignes (résistance électrique des câbles de transport) et aux multiples transformations (produit en 20 kV ou en 5 kV le courant est transformé en 64 kV ou 400kV puis à nouveau en 20 kV, 5 kV et 400V), et la distribution en triphasé/monophasé.
Si les transformateurs électriques sont munis d’ailettes de refroidissement c’est bien qu’ils dissipent de la chaleur (énergie perdue). Si, à sa charge nominale, le rendement d'un transformateur peut atteindre 99%, il peut descendre à 50% en cas de forte sous-charge. Or la charge d'un transformateur de distribution varie tout au long de la journée...

Chaque équipement entre la génératrice et la prise de recharge à un rendement propre, et les pertes se cumulent si bien qu'à la prise électrique de votre garage le rendement global de la production électrique est souvent inférieur à 20%

Et ça n'est pas fini ! Le convertisseur Courant Alternatif/Courant Continu nécessaire pour la recharge à un rendement entre 88 et 96%.
La batterie chargée ne restitue qu’une partie de l’électricité absorbée (rendement de 80 % au mieux pour des batteries neuves pouvant descendre à 50 % pour des batteries en fin de vie).

Et enfin le rendement du moteur électrique lui-même (90 % pour un synchrone, 75 à 80 % pour un asynchrone)…

En cumulant ces différentes pertes (en factorisant les différents rendements) on arrive à un rendement final inférieur à… 10 %. Autrement dit il faut produire au moins 10 kW d’énergie thermique dans une centrale électrique pour avoir 1 kW d’énergie mécanique aux roues d’un véhicule électrique…

À poids égal, une voiture électrique consomme donc 4 fois plus de carburant qu’un moteur thermique… Sauf qu’elle est souvent 1,5 fois plus lourde et demande donc plus d’énergie… pour les accélérations et les côtes…

Elle pollue donc potentiellement 5 à 6 fois plus…

Et ce avant même de parler de l’impact des batteries !

On peut pinailler sur les chiffres, même si la plupart sont facilement vérifiables… On pourrait aussi rajouter les coûts écologiques de la construction et de l'exploitation des installations (d'un côté comme de l'autre). Mais l’écart est bien d’un ordre de grandeur, pas "un peu plus" !

La voiture électrique est silencieuse, facile d'emploi, mais elle pollue beaucoup, est énergivore et n'est pas écologique...

Bien sûr cette pollution est « sortie » des villes pour être reportée au niveau des centrales, mais la planète en tire-t-elle avantage ?

Est-ce que 4 ou 5kW/h d'énergie nucléaire (relativement décarbonée), sont plus écologiques qu'1kw/Wh d'énergie pétrolière ?

Ça explique pourquoi certains gouvernements, obligés de répondre aux pressions politiques des écolos mais disposant d’ingénieurs multiplient les atermoiements sur le sujet…

Ou pourquoi certaines marques (comme Peugeot) sont restées très réticentes aux voitures électriques. Les ingénieurs étaient persuadés que le bon sens interviendrait.




L’écologie politique est monstrueuse d’incompétence et de d’aberrations.

Dans un post précédent je démontrais, chiffres à l’appui, que la fermeture des voies sur berges à Paris était la pire catastrophe écologique que Paris avait connue ces 50 dernières années et causait des milliers de morts.3

Dernièrement une autre mesure, elle aussi soutenu par les « écologistes » impose une vitesse de 30 km/h aux automobilistes parisiens. Si on peut attendre d’une telle mesure une baisse de la pollution sonore et peut-être une amélioration de la sécurité (peut-être pas vraiment significative par rapport à l’actuelle limite à 50 km/h… si elle était respectée), il est démontré qu’elle entraîne elle aussi une surpollution4. Et c’est facile à comprendre. Rajoutez-y comme à Grenoble où l’autophobie fait loi, de multiples chicanes et les véhicules sont en perpétuelle ré-accélération…


Il est certain qu’il nous faut repenser notre mode de transport, surtout en ville. Mais l’autophobie qui donne bonne conscience aux pseudo-écolos, n’est pas une solution, juste une posture stérile.


Le véhicule hybride

En mode autonome, le véhicule hybride (rechargeable) fonctionne comme une voiture électrique qui serait un peu moins lourde. Et pollue à peu près de la même façon.

Par contre en mode hybride, elle permet d’économiser un peu de carburant en récupérant une partie de l’énergie du freinage et en limitant la sollicitation du moteur thermique, et donc la surconsommation à l’accélération. Voilà pourquoi la plupart des constructeurs ont commencé à commercialiser leurs hybrides sans module de recharge (onéreux), jusqu’à ce que le politique s’en mêle…

Cette petite économie est réelle et déjà vraie pour ce qu’on désigne par « micro-hybridation », sensible sur des parcours urbain et négligeable sur un parcours autoroutier. Mais si le surcroît de puissance que fournit l’hybridation est utilisé par le constructeur (et le conducteur) pour augmenter les performances et la consommation d’énergie, alors le gain est nul, voir négatif !

 

 

1    https://www.greenly.earth/blog/empreinte-carbone-batterie
https://www.revolution-energetique.com/dossiers/lempreinte-ecologique-des-batteries-rumeurs-et-realites/

2    Un moteur thermique de centrale électrique peut atteindre un rendement de 50 % mais les chiffres ci-dessus sont ceux du groupe électrogène et prennent en compte le rendement de l’alternateur

3    https://philippedroger.blogspot.com/2020/10/

4    https://www.lepoint.fr/automobile/securite/30-km-h-en-ville-la-promesse-d-une-pollution-aggravee-26-08-2021-2440247_657.php

lundi 9 août 2021

Vaccins, la réponse de la nature et de l’Histoire…

 


Depuis maintenant des semaines, voire des mois, le débat autour du vaccin et de l’obligation vaccinale s’hystérise, de la mise en scène de décès, aux médecins qui se font menacer ou insulter1 et pire encore2 ! L’argumentation déployée témoigne, elle aussi, d’une volonté aveugle d’argumenter coûte que coûte pour son camp (biais de confirmation) plutôt que d’une réflexion qui nous permettrait d’y voir clair. Pourtant l’Histoire ne cesse de nous enseigner qu’aucun raisonnement, aucune argumentation, aucun militantisme ne peut s’affranchir des lois naturelles qui régissent la nature des choses. On compose avec elles, on ne transige pas. Alors pourquoi ne pas commencer par considérer l’incontournable avant de développer une théorie ou même un avis.

L’attaque d’une espèce, dite évoluée, par un virus, est un phénomène récurrent dans l’histoire de la vie et de l’humanité en particulier. Et il n’y a jamais eu que deux issues possibles :
- Soit l’espèce attaquée est incapable de développer des anticorps et l’espèce disparaît. C’est le virus qui a « gagné »...
- Soit, tout ou partie de l’espèce développe des anticorps. Ceux qui y parviennent créent une immunité collective qui rend impuissant le virus à se propager et détruire l’espèce. Suivant la virulence du virus, une partie de ceux qui n’y parviennent pas meurent, mais l’espèce survit. Dans ce cas, c’est l’espèce qui « gagne »…

S’il y a aujourd’hui des êtres humains sur terre c’est que toutes les générations qui ont conduit à l’homo sapiens et qui n'étaient pas confinées naturellement, ont su fabriquer cette immunité collective face aux différents virus qui l’ont attaqué...
La nature et l’histoire nous enseignent que :

La seule issue connue à une pandémie est l’immunité collective


L’époque moderne a néanmoins apporté 3 choses qui font évoluer la donne :

1) Une forte densité de population et des moyens de transport performants. Par le passé on pouvait restreindre une épidémie à une région du globe. Aujourd’hui quand un virus est identifié quelque part, il est déjà présent presque partout ailleurs. Ses capacités de propagation et de développer des variants sont boostées par notre mode de vie. Le Covid-19 illustre bien le phénomène

2) De nouvelles médications et parfois la connaissance de règles d’hygiène de vie qui permettent de lutter contre les effets du virus. Il ne s’agit souvent que de combattre les symptômes de la maladie (ce qui peut être suffisant quand la maladie n’est pas mortelle…). Les antiviraux constituent une technique difficile dans la mesure elle diffère pour chaque virus. Et aucune de ces médications n’est sans effet secondaire. La pandémie actuelle a remis en avant ces techniques, mais en a aussi montré les limites, que l’exemple malheureux de l’hydroxychloroquine illustre bien.

3) Les vaccins. Depuis Pasteur, on sait que plutôt que de bourrer un malade de médicaments plus ou moins efficaces et plein d’effets secondaires, on peut stimuler les défenses naturelles de l’organisme et ainsi provoquer son immunité par un vaccin. Le vaccin reste, comme le médicament un corps étranger et comme le médicament n’est pas dénué d’effets secondaires, et comme le médicament son efficacité n’est pas totale (à peine 50 % pour le choléra ou la leptospirose, 60 % en moyenne pour la grippe, 85 % pour la polio, et environ 95 % pour le Covid-193). Le tout variable suivant les individus.

Mais le confinement total étant illusoire, il reste un invariant malgré ces nouvelles donnes :

Seule l’immunité collective met fin aux attaques d’un virus.


Donc, un état confronté à une pandémie telle que le Covid-19 se doit de choisir entre :

- La vaccination générale (quand on dispose du vaccin !), qui suppose d’investir dans des moyens exceptionnels, de gérer les immanquables effets secondaires, de communiquer efficacement (!) ou utiliser la coercition, de faire face au pouvoir ou a l’enrichissement abusif des labos et aux dérives que peuvent entraîner les contrôles qui deviennent nécessaires.

- Laisser faire l’immunité naturelle (méthode Bolsonaro). Le problème avec cette méthode c’est que le nombre de victimes explose (comme aux Brésil) et que chez nous, personne ne veut assumer cette surmortalité, ni les gouvernements (on les voit mal dire : on a les moyens de vacciner mais on laisse faire) ni les opposants au vaccin… Pour endiguer le flux exceptionnel de malades graves et la surcharge fatale des hôpitaux, les gouvernements n’ont alors d’autre moyen que le confinement. Mais le confinement n’améliore pas l’immunité collective et ne diminue en rien sa nécessité, il ne fait que la retarder. Non seulement il a de graves conséquences économiques et sociales, mais en rallongeant le processus d’immunité, et donc la vie du virus, il permet l’apparition de plus de variants.

La semi-vaccination cumule les inconvénients des deux méthodes sans assurer l’immunité collective.

Si les décisions gouvernementales peuvent avoir un effet notable sur le nombre de victimes au final, il n’en reste pas moins que :

Seule l’immunité collective met fin à une pandémie virale.


Les partisans des deux camps évoquent avec justesse les arguments ci-dessus (et aussi parfois d’autres un peu moins légitimes). Et de leurs points de vue chaque camp à évidemment raison :

- Si on considère qu’on ne se vaccine que pour assurer sa protection personnelle. Alors il s’agit d’un choix personnel qui prend en compte ses propres facteurs de risques, ses positions idéologiques, ses propres valeurs et ses phobies, les effets secondaires possibles (aucun vaccin n’est sans effets secondaires), les limites de la vaccination en termes de protection (aucun vaccin n’est efficace à 100 %), l’importance qu’on attache à être plus ou moins contaminant (dans le cas du covid, on l’est 9 fois moins quand on est vacciné, mais on le reste) par rapport à son entourage… C’est alors évidemment un choix personnel et l’obligation vaccinale, même déguisée n’a pas de fondement.

- Si on considère qu’on se vaccine pour assurer le plus rapidement possible la nécessaire immunité collective de l’humanité et pour minimiser au maximum le nombre de victimes, alors l’obligation vaccinale devient une évidence. Il serait injuste et amoral qu’une partie de l’humanité se dispense de l’effort collectif, en attendant de profiter de ses bénéfices… (ou pire : j’invoque ma liberté individuelle pour ne pas me faire vacciner, et une fois que les autres ont assuré l’immunité collective et ma sécurité, j’affiche mon mépris pour ces froussards soumis au pouvoir…)

La vraie question n’est donc pas : « faut-il être pro ou anti vaccin ? » puisque la réponse – évidente dans les deux cas - dépend uniquement du point de vue d’où on pose la question. Les deux camps seraient donc irréconciliables.

Mais le vrai choix est celui de la façon dont on se positionne dans la société :

« Faut-il raisonner de façon individuelle ou collective et solidaire. ? »

Là encore chacun peu choisir de se positionner comme il l’entend. Mais cette question en implique une autre :

« le monde qui vient peut-il se passer d’être solidaire ? »

Il semble pourtant que la nature, à travers l’enchaînement de catastrophes naturelles4 auxquelles on assiste, nous hurle la réponse.

La situation actuelle donne raison aux prédictions les plus pessimistes faites il y a des années par des spécialistes dont on se moquait, qu’on disait alarmistes, et qui nous enjoignaient de changer notre mode de vie individualiste obnubilé par notre confort, notre croissance, notre sécurité personnelle, nos profits particuliers et oublieux de l’intérêt collectif. Et le message est clair :

Le XXIe siècle devra devenir solidaire, ou il risque fort de mal se terminer

 

D’une façon ou d’une autre nous sortirons de la crises du Covid, et nous savons que l’humanité y survivra puisque la majeure partie sait fabriquer des anticorps. Même si nous n’en connaissons pas encore le bilan, qui dépendra de nos choix.

Mais à relativement cour terme, nous devrons avoir le courage de penser collectif et en accepter les contraintes. Nous savons maintenant que penser individuel est sans issue.

Le regard que porterons sur nous les générations futures dépendra du nombre d’erreurs que nous ferons avant de le comprendre.




1     https://www.ouest-france.fr/sante/vaccin/traite-de-nazi-apres-la-publication-d-une-video-pro-vaccin-un-medecin-depose-plainte-2f3f7066-edee-11eb-aea8-186d7d8ec172

https://www.leparisien.fr/societe/une-balle-dans-la-tete-ces-medecins-insultes-et-menaces-par-des-anti-vaccins-12-12-2020-8413906.php

2     https://www.amif.com/medecine/france-invasion-medecin-juif-histoire-antisemitisme-medical

3     Les laboratoires annonçaient au lancement des 3 premiers produits 95 %, 94 % et 91 %. Les résultats cliniques semblent meilleurs et font même apparaître pour certains une efficacité quasi totale contre les formes graves.

4     Incendies, inondations, bulles chaudes, désertifications, disparitions d’espèces...