jeudi 25 juillet 2019

Affaire de Rugy… le grand bluff






Vous êtes dérangés par les repas luxueux de la famille de RUGY aux frais de la république ? Moi aussi !
Vous êtes agacés par ces politiques qui paient leurs frais personnels avec l’argent du contribuable (quitte à rembourser quand ils se trouvent plus exposés)… alors qu’une ministre suédoise a dû démissionner pour avoir acheté (et remboursé) une friandise avec sa carte de crédit de fonction… Moi aussi.
Et la démission de François de Rugy me parait normale.

Ceci étant, l’affaire personnalisé ainsi, pose de questions bien plus importantes, et peu abordées finalement

1) François de Rugy est-il le seul homme politique à abuser des avantages liés à ses fonctions ? Qu’en est-il des excès des autre personnalités politique ?
Les autres ministères ne disposent-ils pas de fonds non contrôlés ? ne font-ils pas bombance à nos frais ? A-t-on réellement mis fin à la gabegie suite à ce scandale ?
En France on accorde une importance délirante au prestige de la fonction. Nos politiciens, une fois en poste, sont des princes, des nobles, des privilégiés…  L’octroi de frais de bouche, de voitures de fonction avec chauffeur, de logement de fonction est une évidence…  C’est dans les mentalités.Un homme de pouvoir doit être sacralisé, choyé, et son pouvoir dépasse toujours celui de ses fonctions…
Souvenez vous de l’indignation de certains députés à qui on demandait de justifier de leurs dépenses de l’argent public…. Alors qu’eux même votent les lois qui obligent un chef d’entreprise de justifier du moindre restaurant payé avec l’argent de son entreprise !
Mais ces avantages ne sont aucunement nécessaires à l’exercice du gouvernement. Ils le perturbent et le dénaturent même.
Et ces privilèges nocifs s’étendent à la haute fonction publique. Souvenez-vous des frais faramineux de taxi d’Agnès Saal ex directrice de l’INA, toujours en poste… ailleurs !

On personnalise les attaques, sans enquêter sur les autres entités du gouvernement et même de la république, pour ne pas réformer le fond du système. Et à chaque fois ont s’indigne, on serre les fesses quelques temps, et rien ne change ou pas grand-chose… On laissera toujours ces nobliaux faire des travaux à leur convenance à coup de factures inférieure à 20 000€. Malgré l’affaire Fillon, il y a toujours des députés qui embauchent leur famille, ou s’amusent à des embauches croisées plus discrètes…
Les trois exemples cités ici ne sont que des arbres qui cachent la forêt. Mais ce sont les plus grands bénéficiaires de ces malversations qui devraient voter les lois qui les contraindraient…


L’inutilité globale de ces scandales, et leur ciblage pose une autre question :

2) Pourquoi avoir fustigé les langoustes d’un de Rugy ? Pourquoi lui ?
De ce point de vue l’affaire Fillon est exemplaire. Quand le canard enchaîné a révélé l’emploi peu crédible de son épouse, il était connu que 20% des députés étaient dans une situation similaire. Pourquoi Fillon ? De plus l’embauche et le salariat de son épouse datait de 15 ans et était de notoriété publique depuis ce temps… alors pourquoi le « dénoncer » à ce moment là ? Pourquoi pas deux ans plus tôt ou trois ans plus tard ? (Deux moi avant et un autre candidat aurait été élu aux primaires de la droite, deux mois plus tard, les élections présidentielles étaient jouées).
Il est évident que l’attaque du Canard Enchaîné n’avait rien d’une lutte contre une certaine forme de corruption (vite oubliée), mais était une attaque ciblée, militante et partisane visant à changer le cours des élections présidentielles. De même le ciblage de de Rugy, 3ème personnalité du gouvernement n’a rien d’innocent.

Ils ont beau jeu alors de dénoncer la cabale (réelle) montée contre eux… mais cela n’enlève rien aux fautes qu’ils ont commises, et je ne pleurerai pas l’éviction du monde politique des deux François, politicards ancienne mode, arrivistes et peu philanthropes.
Et surtout je pense que l’existence d’une presse d’opposition est nécessaire et saine dans un monde où certains magnats cherchent à monopoliser l’information.

Mais cette presse qui se présente volontiers comme une presse d’investigation, supposée neutre n’a rien d’un acteur objectif.  Des médias tels que Mediapart, Le Canard Enchaîné ou Le Media ont tous été pris en défaut de parti pris, ou de règlements de compte personnels… Mais il peut paraitre plus glorieux d’utiliser l’information à des fins idéologiques que de façon soumise au pouvoir… à voir !

C’est aux citoyens et lecteurs que nous sommes de prendre le recul nécessaire avec l’information d’où qu’elle vienne.