mercredi 14 juillet 2021

Vaccin ou pas vaccin ?

 


A la suite de l’intervention d’Emmanuel Macron, instituant, une sorte d’obligation vaccinale qui ne dit pas son nom, une amie à posté sur les réseaux une liste impressionnante de textes de loi ou règlements français, européens ou confessionnels qui nous protègent d’une telle obligation. Il ne m’est pas venu à l’idée de mettre en doute l’humanité de cette amie et ces dix textes qu’elle publie sont légitimes, importants et nécessaires à mes yeux. Cependant il me semble que la question du vaccin ne peut se résumer à cette vision des choses. Voici en substance (hors des contraintes du réseau en question), ce que je lui ai répondu :


Ton post m’a interpellé. J’avais 11 ans en 1968, j’ai vu mon adolescence bercée par le conformisme bousculé, les libertés acquises, le pouvoir (De Gaule !) remis en question, le droit à la différence, de penser différemment… Et en même temps le discours de nos parents qui avaient vécu, parfois dans leur chair, ce qu’était une dictature, ce que le pouvoir confié à des faibles pouvait faire perdre la tête et conduire au pire. Et en conséquence, la nécessité de toutes ces règles et lois que tu cites.

On ne peut pas, on ne doit pas, fuir les questions que pose l’obligation vaccinale, mais accepter de la poser entièrement. Si nos libertés constituent une valeur fondamentale, notre vie aussi, au moins autant.

- 20 morts dans une Ehpad, contaminés par du personnel non vacciné. Est-ce que le contaminateur (en supposant que, plus jeune, il en ait réchappé) est légitime de se dire devant les 20 cercueils : « J’ai eu raison ! C’est ma liberté ! » ? Ou alors se persuadera-t-il que le mal est venu par un autre non-vacciné ?
- Un autre chiffre vient de tomber. Sur 100 millions d’Américains vaccinés, seulement 10 000 cas de contamination, pratiquement jamais mortelle… Patrick Pelloux en commentant ces chiffres disait : « Avec le vaccin, nous aurions pu éviter les 100 000 morts français… ». Avec la vaccination on peut encore éviter, non seulement quelques dizaines (ou beaucoup plus ?) de milliers de morts par le virus, mais aussi les drames engendrés par l’arrêt de l’économie…

Ceux qui aujourd’hui pestent sur cette obligation à peine déguisée, auraient, de la même façon, tenu le gouvernement pour responsable de ces drames…

Le vaccin est bien sûr destiné à protéger sa propre santé (et là, c’est bien un choix personnel), mais surtout et bien plus, à protéger l’entourage, les autres. C’est d’abord une immunité collective.

Ça me gêne quand, pour assurer l’immunité collective on vaccine aujourd’hui des gamins qui n’en tirent qu’un très faible bénéfice parce que les premiers concernés (plus âgés et à risques) revendiquent leur liberté individuelle.

Ça me gêne quand l’argument libertaire des anti-vaccins vient de gens dont l’emploi (ou la situation financière) et protégé, quand les autres souffrent tant.


Il y a quelques années les limitations de vitesses ont soulevé ce même tollé : « C’est ma liberté ! Qu’est-ce que ça peut vous foutre, si je me fous en l’air à 300 km/h avec ma Porsche ? »… Rien ! Sauf si dans la voiture que tu emboutis où les gens que tu renverses, il y a ceux que j’aime. Sauf si tu comptes sur la société pour prendre en charge les familles que tu laisses. Cette mesure liberticide a sauvé moins les chauffards que leurs victimes !

Dans les années soixante-dix, la ceinture de sécurité a été décriée avec ces mêmes arguments utilisés contre les vaccins, sur l’entrave à la liberté, le droit aux choix individuel. Il y avait 18 000 morts/an sur la route. On est tombé à quelques milliers. La ceinture a réduit de 60 % la mortalité à elle toute seule et on l’enfile aujourd’hui machinalement comme une évidence inhérente à ce moyen de transport. Mais il a fallu passer par une loi « liberticide » (j’ai même pris des PV du fait de ma distraction) !

À la même époque, l’humanité se réjouissait de la « liberté » sexuelle acquise grâce à la pilule, et même grâce au droit à l’avortement, pourtant bien plus objectivement contraignants et conséquents pour le corps des femmes !

Question de regard… et de priorité.


Ceci étant, un minimum de suspicion et de questionnement est non seulement légitime mais indispensable, d’autant que ceux qui commercialisent ces vaccins ne sont pas des enfants de chœur, ni dignes de confiance.

Bien sûr les vaccins anti-covid ne sont pas sans effet secondaires.

Aucun vaccin ne l’est, à commencer par la série de vaccins absorbés dans notre enfance quand le médecin disait à nos parents : « il va peut-être faire de la température, mais c’est normal ».

Bien sûr la communication autour de ces vaccins a été désastreuse, gouvernement compris. Et ça n’est pas simple d’y voir clair.

Mais peut-on encore invoquer le manque de recul après un an de diffusion publique et plusieurs centaines de millions de vaccinés ?

Quand Pasteur a vacciné son premier cobaye mordu par un animal enragé, il lui a sauvé la vie. On était tellement loin des précautions prises aujourd’hui et de nos processus de validation. Pourtant le monde s’est extasié sur sa réussite scientifique et l’avancée pour l’humanité. Personne ne lui a prêté d’intentions cachées.


Le Covid et son vaccin resteront comme un tournant dans l’histoire des réseaux et de la communication tant ils ont déclenché un nombre incroyable de théories et de délires.

- À commencer par ce héros autoproclamé qui avait lu le terme d’« inventeur » du virus sur un document officiel sans en comprendre l’usage habituel dans les publications scientifiques.

- Ceux qui estiment qu’il y a plus de thromboses dans la population vaccinée qu’ailleurs… quand on vaccine seulement les plus de 65 ans !… (1 cas sur 250 000 vaccinés Aztra Zeneca contre 1 cas sur 6 chez les malades du covid...)

- Ces magistrats portugais qui auraient « décidé » que les morts liés au covid seraient uniquement morts de leurs comorbidités et pas du covid (mais n’expliquent pas le pic de mortalité correspondant. Des millions d’euthanasies ?)

- Les affirmations sur des actions secrètes des nanoparticules qui montrent surtout, que leurs auteurs ignorent complètement ce que recouvre ce terme !

- Le complot international mené par Bill Gates et d’autres (même si à bien des égards je n’approuve pas la façon dont Bill Gates veut « sauver le monde » et utilise son argent pour imposer sa vision des choses).

- On aurait certainement dû remplacer le terme scientifique d’ « ARN messager » par « Agent messager extracellulaire » pour le grand public. Ça aurait évité à certains de considérer tous les vaccinés comme des mutants.

Parois le démentis nécessite quelques recherches1, mais le plus souvent ces théories farfelues sont faciles à démonter, mais il est très difficile d’en faire démordre leurs partisans, surtout quand elles sont défendues par des gens ayant bénéficié, un temps, d’une certaine crédibilité.

Didier Raout, pape de la désinformation, dont le scepticisme a largement contribué à lancer toutes ces théories a dit à peu près tout sur le Covid… et son contraire. Sa seule constante - l’efficacité de l’hydroxychloroquine - supposerait à ce stade que la quasi-totalité du corps médical qui en a constaté l’inefficacité serait composée d’abrutis ou de corrompus. Mais ses multiples contradictions, et ces démentis factuels, ne l’empêche pas de conserver ses aficionados.


Alors oui, il est souvent difficile de s’y retrouver. Je n’ai pas confiance dans les labos, ni dans Bill Gates, ni même dans nos gouvernants. Je ne dispose d’aucune garantie sur ce vaccin, juste des constats et les probabilités qui en découlent. Je m’efforce d’accepter les faits et rejeter l’invraisemblable même quand il m’est présenté comme une évidence.

La vaccination devrait rester un choix, mais sur cette base-là, rationnelle, pas sur une flopée de peurs irraisonnées. Ce sont bien ces peurs qui sont le fruit d’une manipulation. Et c’est la manipulation qui nous prive de notre principale liberté : celle de penser.


Et je ne crois pas que la liberté soit du côté des Raout, Trump ou Bolsonaro, qui, il y a peu, niaient la pandémie, et la dictature du côté de ceux qui n’ont pas trouvé d’autres moyens de lutte contre cette pandémie et ne savent que choisir entre désastre ou contrainte.


J’entends et je lis les citations enflammées des anti-vaccins du genre : « ceux qui sont prêts à sacrifier un peu de liberté pour sa sécurité ne méritent ni l’un ni l’autre »2, etc... et autres tirades tirées de leur contexte par ceux qui se drapent dans leur dignité en attendant que les autres assurent leur immunité collective.

J’y réponds, moi aussi avec les mots d’un autre3 : « être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes, c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres ».


Mais tu as raison.

Je souscris à chacun des articles de loi, arrêts et principes que tu cites. Mon parcours personnel laisse, je pense, peu de doutes sur ce que j’ai été prêt à sacrifier pour garder mon indépendance. Je chéris autant que toi cette liberté que chantait Paul Eluard (même si les écologistes m’empêcheraient aujourd’hui d’écrire son nom partout…).

Et plus que tout il faut constamment veiller à l’enfumage de toutes les formes de pouvoir (à commencer par celui des réseaux sociaux) et rappeler, comme tu le fais, les principes essentiels à notre humanité.

Mais voilà. Il suffit d’interroger n’importe quel acteur du milieu hospitalier pour savoir que cette pandémie est une réalité. Plus le virus dure, plus il est susceptible de développer de nouveaux variants difficiles à combattre. Quelles que soient les solutions, le coût humain ou/et social est lourd. Le vaccin a prouvé son efficacité (même Trump a fini par le reconnaître !). Les réfractaires au vaccin ne proposent aucune solution satisfaisante.
(Je ne considère pas « vaccinez les autres pour que moi je ne sois plus en danger » comme une solution satisfaisante.).

J’ai été un peu long, mais j’avais tout ça sur le cœur. Merci de m’avoir donné l’opportunité de le dire.


1https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/vaccin/vrai-ou-fake-on-a-verifie-les-affirmations-des-opposants-aux-vaccins-contre-le-covid-19-lors-de-leur-manifestation-a-nancy_4691841.html?xtor=SEC-735-[08_07_2021_franceinfo_On_a_verifie_les_affirmations_des_opposants_aux_vaccins_contre_le_Covid_19_lors_de_leur_manifestation_a_Nancy]-[3760001%7C%7C6246476558581]-[On_a_verifie_les_affirmations_des_opposants_aux_vaccins_contre_le_Covid_19_lors_de_leur_manifestation_a_Nancy]-[]-[6246476558581]-[]&fbclid=IwAR1yAuTz1D-wbeCbRN7kwY9vXuNz2W6OWZ4nFvA573jS8szkjunzL0QPWgk

2Benjamin Franklin

3Nelson Mandela

samedi 10 juillet 2021

Les hypocrites de la retraite

 


Jean Tirole et Olivier Blanchard viennent de remettre à Emmanuel Macron le document de commande sur lequel il a besoin de s’appuyer pour essayer de faire passer une réforme des retraites avant la fin de son mandat. Sans surprise, celui-ci recommande une augmentation du temps de cotisation et donc un recul de l’âge de la retraite.

A priori cette mesure semble mathématiquement pertinente. Mais à y regarder de plus près elle est d’une totale hypocrisie. Dans la réalité, si 2 sur 3 des 50-64 ans travaillent, ce taux tombe à seulement 1 sur 3 si on ne considère que les 60-64 ans1.

Autrement dit, à l’âge de prendre la retraite, seulement un senior sur 3 a du travail ! Et si on retire de cette minorité, les fonctionnaires, les professions libérales… et ceux dont l’emploi est plus ou moins pérennisé et qui ne cotisent pas, pour la plupart, pas au régime général… on tombe à quelques pourcents…

Ceux qui se sont confrontés au marché du travail le savent, un chômeur de plus de 55 ans a très peu de chance de retrouver du travail et pratiquement aucune après 602. La plupart des CV sont aujourd’hui sous forme numérique et sont triés à la réception par un algorithme qui élimine les candidats de plus de 55 ans (voire les plus de 45 ans) dans la plupart des cabinets de recrutement, avant même qu’un être humain ne les lise…


Alors pourquoi prétendre qu’on pourrait équilibrer l’assurance retraite avec les cotisations de salariés du privé de plus de 62 ans… population quasi inexistante ?

C’est que l’allongement (même théorique) du temps de travail a une autre conséquence : il rend bien plus difficile le cumul du nombre de trimestres nécessaires pour obtenir une retraite à taux plein (auquel beaucoup n’arrivent qu’à l’aide de petits boulots en fin de carrière). Autrement dit le recul de l’âge de retraite, a pour véritable but de multiplier les postulants à la retraite qui n’auront plus droit à un taux plein et toucheront une retraite fortement diminuée…

L’équilibrage du régime de retraite par le recul de l’âge de la retraite et l’augmentation de la durée de cotisation, ne peut en aucun cas reposer sur l’espoir d’encaisser plus de cotisations, mais se fera uniquement par l’appauvrissement violent du niveau des retraites pour une grande partie de la population non protégée : les salariés du privé, la population qui crée la richesse du pays.

Tirole et Blanchard, eux, n’ont pas d’inquiétude !

 

Et pourtant la réforme des retraites est nécessaire et pourrait, sur de nombreux points être bénéfique !

Il suffit de s’y confronter pour comprendre. Notre système de retraite est opaque, extrêmement gourmand en frais de fonctionnement et un des plus injustes du monde.

 

Le foutoir opaque et coûteux.

Dans le meilleur des cas, au moment de prendre votre retraite vous serez confrontés à l’Assurance Retraite mais aussi à la Caisse Régionale de retraite, à Info-retraite (inutile et qui vous envoie par mail, des liens d’information de type « Error 404 ») et AGIRC-ARCO (organisme qui délègue ses fonctions à des sociétés privées !)

La multiplicité des organismes qui multiplient les traitements identiques du même dossier n’a aucun intérêt pour l’état (la retraite complémentaire, quand elle est obligatoire, n’est qu’une variante de la retraite de base et dont n’a aucune raison d’être traitée différemment et encore moins en doublon par un autre organisme !). La principale difficulté du personnel pléthorique de ces organismes est de gérer les liens avec les autres organismes !

Pour le prétendant à la retraite c’est la galère et l’obscurantisme organisé. Il est parfois reçu aimablement mais n’obtient jamais de réponse à ses questions, chacun se renvoyant la balle.

Vous prenez une retraite avant de pouvoir bénéficier d’un taux plein et craignez un montant fortement réduit ? L’Assurance Retraite ne vous donnera que le montant de votre retraite de base. Pour l’assurance complémentaire, l’organisme concerné vous répondra qu’il lui faut le dossier de l’assurance retraite, qui ne lui communiquera que… quand vous aurez signé et accepté la retraite réduite. Autrement dit pour connaître le montant de votre retraite, il vous faut d’abord l’accepter, sans en connaître le montant. C’est non seulement scandaleux, mais une forme de chantage contestable légalement.


L’arnaque des délégations…

Pire ! des organismes officiels payés par nos cotisations comme l’AGIRC-ARCO délèguent le travail à des sociétés d’assurances privées. Dans mon cas : AG2R. Pendant des mois, cet organisme s’est contenté de me poser une à une des questions inutiles3, sur mon dossier pourtant finalisé et agréé par l’Assurance Retraite, sans rien verser. Le temps ainsi gagné leur rapporte gros. Le placement à leur profit de sommes apparemment faibles (100 000 nouveaux retraités à 15 ou 20 000 euros/an) pendant un an de retard que leur permettent ces manœuvres, leur rapporte plusieurs centaines de millions d’euros !


Et de toutes les caisses de retraite complémentaires en particulier, génératrices d’injustices.

Dans son premier projet le gouvernement Macron, proposait la suppression des 42 caisses de retraite complémentaire. Tous ces organismes sont aussi coûteux qu’inutiles. Leurs bénéfices (ce sont des organismes privés) et leurs frais de fonctionnement (alors qu’ils se contentent de retraiter le dossier déjà traité par l’Assurance Retraite) sont entièrement financés par vos cotisations ! Alors qu’elles ne sont justifiées par rien, qu’elles coûtent au gouvernement et coûtent aux cotisants. Voilà une excellente opportunité de faire des économies (bien plus qu’en rallongeant la durée de cotisation!).

Ces caisses sont de trois catégories :

D’abord, il y a celles formées par des acteurs de la finance (banques, assurances…) qui ont obtenu des précédents gouvernements, une délégation de service public sur une partie de la cagnotte que représentent les retraites. Ce qu’était le RSI pour l’assurance maladie4. Leur unique raison d’être est de se sucrer sur vos retraites, au besoin, en trichant sur les montants accordés ou les délais de paiement. Citons pour l’exemple la tristement célèbre Cipav, dont la Cour des comptes elle-même mentionne qu’elle est en litige avec plus de la moitié de ses adhérents (adhérents contraints !5). Ces organismes coûteux et le plus souvent escrocs pénalisent fortement notre système de retraite sans aucun intérêt autre que le leur !

Les caisses des professions à hauts revenus, comme les Notaires, les avocats, les pilotes, etc... Ces caisses n’ont pour seul objectif que d’éviter à ces professionnels privilégiés de cotiser au régime général et de participer à la solidarité nationale, pourtant fondement de notre système social ! On comprend la colère du représentant des syndicats d’avocats à qui on demande de cotiser pour les gueux que nous sommes !… L’état propose à ces professions de cotiser sur une portion plafonnée de leur salaire en vue d’une retraite elle aussi plafonnée. Et libre à eux de thésauriser leurs excédents budgétaires dans des caisses privées. D’un point de vue démocratique, ça me paraît être le minimum exigible !

Enfin il y a les caisses des régimes spéciaux, dénis de démocratie. Avec beaucoup d’hypocrisie, les syndicats qui ont obtenu ces privilèges – uniquement pour les professions dont ils peuvent utiliser le pouvoir de blocage – nous expliquent que les contraintes particulières de certaines professions justifient des compensations en termes de revenus ou de retraite. Vrai ! Un travailleur qui travaille de nuit une grande partie de sa carrière peut légitimement demander de partir à la retraite plus tôt. Mais alors cette règle doit être nationale – et non pas corporatiste – et s’appliquer à tous ceux qui travaillent de nuit... même s’ils intéressent moins les centrales syndicales ! Pas besoin de régimes spéciaux qui ne font que créer une injustice. C’est d’autant plus évident que les corporations concernées (SNCF, EDF, etc.) n’autofinancent pas leur régime de retraite, c’est l’état (donc tout le monde) qui paye !

Dans l’état actuel des choses (et du fait des régimes spéciaux), une infirmière qui travaille de nuit cotise à différents titres pour payer une retraite confortable à des agents de bureaux de la SNCF qui font 8h30-16h00… Ça n’est pas la prise en compte légitime des conditions de travail qui crée une injustice, mais le fait que cette prise en compte implique tout le monde et ne profite qu’aux régimes spéciaux.

 

Alors OUI, une réforme est urgente et nécessaire, mais vers plus de justice et d’intégrité. Et elle passe par la réduction à une seule entité de la cinquantaine d’organismes qui trafiquent avec nos retraites et une situation claire ou les réformes sont indiscutables. L'allongement du temps de cotisation des gens refusés par le marché du travail est un leurre.



1https://observatoire-des-seniors.com/669-des-50-64-ans-en-activite-en-2019/

2https://www.notretemps.com/retraite/emploi/retour-emploi-chomeurs-seniors,i203103

3Pour ma part c’était une question tous les deux mois par courrier lent (alors qu’ils avaient l’ensemble du dossier et mon adresse mail!) du genre : «  quelle activité avez vous eu entre le 30 septembre, fin de votre contrat de travail et le 5 octobre, date de votre prise en charge par les Assedic ? ». La réponse est évidemment qu’il s’agit des jours de carence imposés par l’assurance chômage et avait déjà été validées comme telle par l’assurance maladie.

4Le RSI avait obtenu la délégation de service public pour l’assurance maladie des « indépendants ». Cet organisme qui n’avait pas d’existence légale, qui pratiquait l’escroquerie à grande échelle, qui refusait de publier ses comptes malgré l’obligation légale, a été dénoncé dans de nombreux ouvrages, et a causé un nombre incalculable de faillites et de mises au chômage entraînant pour le pays une chute indiscutable de PIB. Sa suppression, qui était une promesse du Candidat Macron, est aujourd’hui effective

5On ne choisis bien sûr pas d’adhérer à un tel organisme ! C’est la Cipav elle-même qui vous déclare adhérent suivant la nature de votre profession, sans contradiction possible.